J'ai trouvé ça sur ce blog et je trouvais ça très intéressant:
http://romans-d-hu-a-mour.over-blog.com/article-la-femme-dans-la-chine-ancienne-52560870.html
Quitte à se répéter, il faut bien avouer que la femme, quelle que soit la période dans l’histoire, a toujours été considérée comme une moins que rien. Dans la Chine ancienne, elle ne fait pas exception à la règle. Dans la société féodale longue de plusieurs millénaires, la chinoise a vécu des moments douloureux d’humiliation, d’oppression et d’outrage pour l’unique raison qu’elle était une femme. Définir une femme durant ces longs siècles équivalait à pratiquer trois lois primordiales qui devaient être absolument, et sans aucune exception, suivies à la lettre pour ne pas finir bannie à tout jamais de l’espèce humaine en rejoignant les cieux pour un monde meilleur, paraît-il :
- Obéir à son père étant jeune fille.
- Obéir à son mari
- Obéir à ses fils
L’obéissance aveugle et la soumission font partie de sa vie quotidienne.
Une femme ne pouvait pas choisir son mari, cela aurait été impensable, elle n’avait pas le droit de divorcer non plus, subissant durant sa vie humaine l’homme que son père ou son frère ou encore un autre membre viril de la maisonnée avait choisi pour elle. Pas le droit de se remarier. Je me demande si la mort prématurée d’un époux indifférent lors d’une quelconque guerre n’était pas un petit bienfait pour elle. Mieux valait être seule que mal accompagnée. La perte d’un mari était mieux perçue et sans doute mieux vécue que l’abandon pur et simple si le mari en avait assez de sa femme. Naturellement, elle était douée de la parole mais il valait mieux pour elle qu’elle n’use pas trop ses cordes vocales si elle ne voulait pas être rejetée ( dans le meilleur des cas ). Elle avait de toute façon autre chose à faire qu’à poursuivre des petites conversations privées puisqu’elle passait le plus clair de son existence cloîtrée dans sa maison. Son rôle était simple : celui d’une servante et d’une ménagère ( dans le meilleur des cas). Esclave serait, je pense, un terme plus approprié.
A l’âge de 15 ans, on lui coupait les cheveux. Et à 20 ans elle se mariait. Ses cheveux avaient eu le temps de repousser même si elle passait le plus clair de son existence aussi à se faire des chignons. Si elle donnait naissance à une fille, au lieu de se réjouir en remerciant le Ciel que l’enfant soit en bonne santé et donc viable, chose assez peu commune dans ces temps reculés, cela était perçu comme un mauvais augure. Même s’il était inutile de danser la polka, pas encore inventée, devant l’arrivée d’une fille, suivie de pose de banderoles magiques pour saluer son arrivée sur terre en lui souhaitant la bienvenue, il y a tout de même un minimum de savoir faire et de savoir vivre pour éviter de passer pour des débiles profonds. Car après tout, sans fille, comment la race des hommes aurait-elle pu poursuivre sa longue marche jusqu’à nos jours ? Je m’étonne qu’aucun philosophe n’ait eu le courage ou l’intelligence ou la bonne idée de saluer leur existence. Sans sombrer dans l’extase, une fille aurait du avoir les mêmes chances de vivre qu’un garçon. Car il était courant de tuer les filles. Pas forcément de sang froid. Il serait malhonnête d’imaginer le père brandissant une arme pour lui faire son affaire. L’abandonner dans les champs par une nuit glaciale parmi les bêtes sauvages affamées était une pratique presque banale. Il était plus honteux de ne pas avoir de garçons que d’user de ces pratiques barbares, cruelles et meurtrières.
Cependant, aussi incroyable que cela paraisse, et je suis certaine qu’il faudra une deuxième lecture pour saisir l’incroyable, l’étrange, le surnaturel presque de cet épisode, il fut un temps en Chine, un temps béni où la femme a, ( une larme jaillit, pardonnez moi, c’est l’émotion ) eu une position sociale plus propice à une vie plus égalitaire. Bien sûr, ce laps de temps, magique, au regard des millénaires écoulés, n’est que le tiers d’une demie goutte à moitié évaporée : de 618 à 675, durant l’âge d’or de la dynastie des Tang.
Dans les registres retrouvés et étudiés, il était écrit noir sur blanc qu’une femme pouvait divorcer et se remarier. Dans l’union du mariage, il y avait une certaine égalité, preuve que durant ce ( minuscule, encore plus infiniment petit que la plus petite infime poussière ) laps de temps, la femme était considérée comme un être pouvant …. c’est difficile à croire…. mais il faut le croire car c’est écrit…. faire ses propres choix.
La femme avait même le droit de s’initier et de se perfectionner dans les études. C’est durant cette époque que nous sont parvenues les noms de poétesses comme Shangguan Wan’er. La poésie battait son plein. Pas uniquement dans les couches sociales de la noblesse mais également dans les autres classes de la population.
Certains textes racontent aussi des épisodes cocasses comme par exemple le droit qu’avaient les femmes de boire du vin, de chanter haut et fort dans les tavernes, de chevaucher au galop. Sans vouloir paraître mesquine, je dirais que le fait de se comporter comme des hommes ne leur était pas interdit. En politique, elles ont eu aussi leur mot à dire. L’histoire a retenu le nom de la princesse Zhangsun, zangsung.jpg par exemple, impératrice la plus vertueuse de Chine. Bien sûr, la nature humaine masculine étant ce qu’elle est, le fait d’avoir des concubines était aussi banal que de boire quand on a soif. Ou de manger quand on a faim. Ou de respirer pour vivre. Par conséquent, l’époux de cette princesse, couronnée impératrice, avait son petit harem de plaisirs nocturnes personnels. Mais Zhangsun vivait en totale harmonie avec elles, s’occupant de l’une d’entre elles si elle tombait malade, discutant avec l’autre pour passer le temps….
Autre femme illustre : Wu Zetian. wu-zetian1.jpg Elle a régné durant 50 ans. Il paraît qu’elle était belle et intelligente. Après son accession au trône, elle choisit de s’appeler autrement et opta pour un nom moins compliqué qu’on ne pourrait le croire : lumière du soleil et de la lune qui illumine chaque coin de la terre. Ou, plus communément, Zhao.
Avec elle débutera la dynastie de Zhou. Elle encourage les femmes à se mêler de politique, elle essaie de leur faire réaliser qu’elles sont aussi des êtres à part entière. Je pense que nombre de mâles préparaient déjà leur revanche. En sourdine, terrés dans leur mépris. Elle a ordonné qu’à sa mort une tablette soit érigée mais qu’elle devait rester vide car selon elle « les réalisations et les ratées de sa vie seraient soumises à la seule évaluation de l’histoire ».
Avouons, en toute modestie, avec cette seule raison qui fait de nous des êtres dignes, que cette pensée est magistrale.
Après ce lumineux temps d’égalité, la pluie de haine de ces hommes tenaces à réussi à vaincre la douceur de la fleur sur la rosée du matin ( je m’entraîne à parler comme les chinois ). Le temps du chaos revint au grand galop. Retroussant leurs manches et affichant leur suprématie nocive sur la femme pas encore tout à fait remise de cette ère de béatitude où elle pouvait, librement, penser et agir par elle même, le méchant homme s’allia avec d’autres méchants hommes pour reprendre le pouvoir et inciter les femmes à montrer un peu plus de respect à leur maître. En les obligeant à se calfeutrer dans la maison pour s’occuper des taches ménagères tout en ordonnant qu’aucun timbre de voix féminine ne vienne ternir leurs journées, en les reléguant dans le gouffre pernicieux de soumission abjecte, la femme perdit la connaissance de ce temps béni. Inculte et élevée dans le seul but d’engendrer des garçons pour sauver l’honneur de l’époux, obligée de garder au moins une fille pour la préparer à son futur rôle d’esclave silencieuse, la femme perdit tout attrait pour sa propre fierté.
J’adore l’Histoire. J’ai toujours aimé me plonger dans le passé. Mais, si j’avais commencé par la condition de la Femme dans le temps…. Je crois que mon intérêt aurait bifurqué sur la Géographie.